" Madame, Monsieur,

Je m'appelle Marc et je suis responsable des programmes de Handicap International au Cambodge où la paix l'emporte enfin sur la violence et la guerre.

Le jeune garçon, sur la photo que vous avez entre les mains, s'appelle Sokhea. Il habite le village de Roluos, au centre du Cambodge. Comme de trop nombreux enfants de ce pays, il a fait un pas de trop et posé le pied sur une mine antipersonnelle. En explosant, elle lui a arraché la jambe. Plutôt que de m'attarder sur la douleur et la souffrance supportées par cet enfant doux, timide, bon élève et dévoué à sa famille, je préfère vous dire qu'il a repris le cours de sa vie avec courage. Comme vous pouvez le voir sur cette photo, il ne ménage pas ses efforts pour participer aux travaux des champs. " Je ne veux pas être une bouche inutile à nourrir.. . et puis j'ai cinq frères et sœurs plus jeunes que je dois aider et protéger ", nous dit ce jeune garçon, avec une fière dignité, en dépit de son lourd handicap. Si j'ai décidé de vous envoyer cet épi de riz et cette photo, avec son accord, c'est pour vous permettre d'imaginer, au-delà de l'injustice qu'il a subie, combien l'aide que vous pouvez apporter à ces villageois de bonne volonté est essentielle pour les aider à s'en sortir.

Car ils ne demandent rien d'autre que de vivre en paix, cultiver un lopin de terre et faire un peu d'élevage pour nourrir leur famille et pouvoir envoyer leurs enfants à l'école !

Cet épi de riz est le symbole de l'espoir retrouvé d'un avenir meilleur et du bien-fondé de nous mobiliser pour chaque individu, chaque famille, frappés par ce fléau. C'est vrai pour tous les enfants et les familles dont la vie est dévastée par une mine, c'est vrai aussi pour chaque victime de la polio ou devenue paraplégique suite à un accident, et très dépendante de sa famille pour survivre.

Pour chacun d'eux, depuis 18 ans, Handicap International multiplie les ateliers d'appareillage au cœur des zones rurales, leur procure des béquilles, des prothèses, des orthèses ou des chaises roulantes, fabriquées localement. Pour qu'ils puissent vivre à nouveau debout, dignes et autonomes. Avec une prothèse, Sokhea peut retrouver une grande mobilité, et même prendre son vélo jusqu'à son école, à 5 km.... Mais tous ses efforts, sa volonté et son courage pour apprendre à remarcher et à vivre avec son amputation seront vains s'il ne peut pas compter sur une nouvelle prothèse à chaque étape de sa croissance Les matériaux nécessaires à chaque "nouvelle jambe" coûtent 240 F chaque victime doit pouvoir en bénéficier, c est pourquoi votre soutien est si important. L'autonomie. c'est aussi de pouvoir, un jour. assurer le coût de ses propres soins.

Alors cet épi de riz vous dit aussi combien il est important que nos actions dépassent la simple réparation. Quel intérêt représenterait une prothèse si Sokhea et sa famille ne pouvaient pas manger à leur faim ? Et comment sa famille pourrait-elle soutenir Sokhea sans revenus ? C'est pour répondre à ces interrogations que Handicap International met en place dans les villages des nouveaux programmes de développement et de soutien socio-économique, pour que les plus vulnérables soient mieux aidés par la communauté et qu'ils puissent, à terme, assurer leur autosuffisance financière.

Votre don de 150 francs, ou plus si vous le pouvez, pourra contribuer, par exemple, à réaliser une grande mare à puits filtrant, avec la participation de tous les villageois qui en ont besoin. Grâce à cette réserve d'eau vitale. La récolte de riz de chaque famille sera meilleure, et elle pourra même cultiver des légumes toute l'année. Notre objectif n'est pas d'aider Sokhea jusqu'à la fin de ses jours ; mais grâce au coup de pouce que vous lui offrirez, à lui comme aux autres villageois, sa famille pourra se nourrir correctement, subvenir aux soins dont il aura besoin et au renouvellement de sa prothèse.

Le cas de Sokhea est un exemple. Pour des centaines d'enfants, de pères et de mères, la clef de l'autosuffisance, c'est la création des petites activités économiques que nous pouvons impulser comme un petit atelier de couture ou de réparation de vélos, l'élevage de quelques poules, la réparation de l'école ou du dispensaire de soins, l'ouverture d'une échoppe agricole,… autant d'activités qui renforcent la solidarité naturelle des villageois, et leur bienveillance pour les plus vulnérables.

Alors, au nom de Sokhea, je vous remercie de répondre dès aujourd'hui à son appel en faisant un geste, un don, pour qu'un enfant et sa famille puissent " vivre debout ", dignement, au cœur de leur village.

bien cordialement

Marc Bonnet

Responsable des programmes Cambodge

P. S. Ce message envoyé de Phnom Pen nous coûte moins cher qu'envoyé de France. Nous réalisons des économies sur les coûts d'impression des enveloppes et des lettres, et nous fournissons un travail à des étudiants cambodgiens. Recevoir ce courrier du Cambodge, ce pays lointain et attachant, qui a tant besoin de notre aide concrète, rend plus proches les bénéficiaires de votre générosité..

 
Personnalisation du message Caractère exemplaire de la victime Matérialisation du don
Absence d'explications quant aux origines de la situation présentée Dimension symbolique